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de la trajectoire, l’intensité du champ magnétique (supposé normal à la direction de la vitesse initiale), μ la perméabilité magnétique du milieu. On aura la relation facile à établir

(1) .

Les rayons β sont aussi déviés dans un champ électrique. Supposons que l’on ait réalisé un faisceau rectiligne de ces rayons. Si l’on crée un champ électrique uniforme normal à la direction initiale du faisceau, les rayons sont déviés en sens inverse de la direction du champ, et décrivent des trajectoires paraboliques. On peut réaliser l’expérience en faisant passer le faisceau de rayons entre deux plateaux métalliques parallèles, entre lesquels on établit une différence de potentiel. La déviation est faible avec les moyens dont on dispose, et il convient d’opérer dans le vide. L’air est, en effet, rendu conducteur par les rayons ; si donc on opère dans l’air, l’isolement est imparfait, et il est difficile de maintenir entre les plateaux une différence de potentiel constante et élevée. Les rayons β les plus pénétrants sont les moins déviés.

L’action du champ électrique est en accord avec l’hypothèse balistique précédemment énoncée. Plaçons-nous dans cette hypothèse, et supposons qu’un champ électrique uniforme d’intensité h et de largeur agisse sur le projectile chargé, dont la vitesse initiale est normale au champ. La déviation y de l’extrémité de la trajectoire à la sortie du champ est donnée par la formule (2) en admettant que la déviation soit faible.

(2)

Des équations (1) et (2) on peut tirer d’une part la vitesse v des projectiles, d’autre part le rapport de la charge électrique à la masse correspondante.

Les expériences de M. Becquerel ont montré que pour les rayons β les plus intenses le rapport est voisin de unités électromagnétiques, et v a une valeur de . Ces valeurs sont du même ordre de grandeur que pour les rayons cathodiques.