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ment continu et constant d’électricité négative que l’on constate à l’électromètre et que l’on mesure à l’aide du quartz piézoélectrique.

Le courant ainsi créé est très faible. Avec du chlorure de baryum radifère très actif formant une couche de 2,5 cm² de surface et de 0,2 cm d’épaisseur, on obtient un courant de l’ordre de grandeur de 10-11 ampère, les rayons utilisés ayant traversé, avant d’être absorbés par le disque , une épaisseur d’aluminium de 0,01 mm et une épaisseur d’ébonite de 0,3 mm.

Nous avons employé successivement du plomb, du cuivre et du zinc pour le disque , de l’ébonite et de la paraffine pour l’isolant ; les résultats obtenus ont été les mêmes.

Le courant diminue quand on éloigne la source radiante , ou quand on emploie un produit moins actif.

Nous avons encore obtenu les mêmes résultats en remplaçant le disque par un cylindre de Faraday rempli d’air, mais enveloppé extérieurement par une matière isolante. L’ouverture du cylindre, fermée par la plaque isolante mince pp, était en face de la source radiante.

Enfin nous avons fait l’expérience inverse, qui consiste à placer l’auge de plomb avec le radium au milieu de la matière isolante et en relation avec l’électromètre (fig. 5), le tout étant enveloppé par l’enceinte métallique reliée à la terre.

Dans ces conditions, on observe à l’électromètre que le radium

fig. 5.
fig. 5.



prend une charge positive et égale en grandeur à la charge négative de la première expérience. Les rayons du radium traversent la plaque diélectrique mince pp et quittent le conducteur intérieur en emportant de l’électricité négative.

Les rayons non déviables du radium n’interviennent pas dans ces expériences, étant absorbés presque totalement par une épaisseur extrêmement faible de matière. La méthode qui vient d’être