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SUR LA RADIOACTIVITÉ PROVOQUÉE PAR LES RAYONS DE BECQUEREL[1].

En commun avec Mme CURIE.



Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. CXXIX, p. 714,
séance du 6 novembre 1899.


En étudiant les propriétés des matières fortement radioactives, préparées par nous (le polonium et le radium), nous avons constaté que les rayons émis par ces matières, en agissant sur des substances inactives, peuvent leur communiquer la radioactivité, et que cette radioactivité induite persiste pendant un temps assez long.

Voici comment les expériences sont disposées. La matière radioactive en poudre se trouve sur un plateau horizontal ; au-dessus de cette matière l’on place, à quelques millimètres de distance, la plaque que l’on étudie, soutenue par des cales. De temps en temps, l’on enlève la plaque supérieure, on la porte immédiatement dans l’appareil de mesures électriques et l’on détermine sa radioactivité par la conductibilité qu’elle communique à l’air[2].

On constate ainsi que la plaque exposée a acquis une radioactivité qui augmente avec le temps de l’exposition ; au bout de quelques heures, toutefois, cette augmentation ne se fait plus que très lentement, et la radioactivité induite semble tendre vers une limite.

  1. Ce travail a été fait à l’École municipale de Physique et de Chimie industrielles.
  2. Comptes rendus, t. CXXVI, p. 1101 ; Revue générale des Sciences, 30 janvier 1899.