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et l’esclavage des Nègres.

que la moitié du profit des plus intelligens, et ils doivent être contens ; il vaut mieux n’avoir que peu de superflu que de manquer de tout. Ces hommes formeraient une milice utile. Ces femmes seraient arrachées à l’indigence et à tous les maux qui enfantent la dissolution et la méchanceté.

Nous avons besoin en Afrique de plusieurs regles de civilisation, mais à quelques égards nous sommes plus heureux que les peuples civilisés de l’Europe. L’Afriquain, le plus pauvre, n’est jamais dans une détresse absolue, à moins qu’une calamité générale n’accable l’Afrique entière. Si une nation ou une famille observe les lois de Dieu et marche dans le sentier de la justice, elle ne craint, ni la chaleur de notre climat brûlant, ni l’inclémence du froid, ni les tempêtes, ni les ouragans ; elle n’est jamais entièrement ruinée ; elle