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Réflexions sur la traite

n’avez pas fait ce que vous deviez faire, et vous avez fait ce que vous ne deviez pas faire ».

Cependant

    plus féroces. Pourquoi serait-il plus impossible de corriger des hommes vicieux ? Pourquoi ne trouverait-on pas parmi des voleurs, des êtres nés pour la vertu et mal-honnêtes par faiblesse ? S’il y en avait, n’aideraient-ils pas ensuite à faire renoncer leurs compagnons d’infortune à leurs erreurs ?

    L’insigne violateur des lois de la civilisation est le seul qui mérite des fers, Lui et tous ses biens doivent être vendus au profit du public ; ses fautes seront réparées aussi complétement qu’il est possible. On le gardera pour des travaux utiles et pénibles ; il construira des levées, des digues, et fera des défrichemens. Il arrachera des terres fertiles à la mer et aux rivières qui s’en étaient emparées. Il expiera ainsi les maux qu’il a faits à sa patrie, Que la longueur de sa peine soit proportionnée à la nature de son crime. Qu’il ait l’espérance d’abréger son supplice par sa bonne conduite, et la certitude de le prolonger par une mauvaise. Que celui qui, pour l’énormité de ses crimes, est condamné à une servitude perpétuelle, soit marqué de manière