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DARWIN

connaissances acquises sur la composition des tissus vivants, la vie et la reproduction des cellules, ont ajouté des vérifications sensationnelles à ce qu’on savait déjà. Du reste, il a bien fallu faire attention à tant d’organes à tant de dispositions réflexes, ou parfaitement inutiles, ou même nettement nuisibles qui subsistent dans mainte espèce. Comment rendre compte de ces exceptions à la finalité apparente des choses ? Le seul moyen est d’admettre que tout cela existait chez les ancêtres des vivants actuels et était utile à leur survie et que, en raison de certains changements survenus, tout cela a cessé de servir. D’où l’atrophie que nous constatons. Mais une telle hypothèse implique cela même que les évolutionnistes désirent : une évolution des espèces. Si l’on ne peut expliquer les os atrophiés qui correspondent aux pattes de derrière dans le squelette de la baleine franche qu’en admettant que cette Baleine descend d’ancêtres qui avaient quatre pattes, n’a-t-on pas accordé du même coup que les espèces ne sont pas fixes ? Ajoutons que des expériences d’élevage ont montré la possibilité d’obtenir des races si distantes les unes des autres qu’elles cessent de pouvoir être croisées, et qu’on a trouvé des hybrides qui, comme les Léporides,