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pas une perpétuelle analogie des organes adaptés aux fonctions analogues. Ne devais-je pas penser, écrit-il, qu’il y avait une parenté effective derrière ces parentés logiques qui ont suggéré aux classificateurs l’emploi du mot « famille » pour désigner certains des groupements qu’ils observaient ? Et ne devais-je pas penser, ajoute-t-il, que les vivants les plus complexes étaient sortis des formes les plus simples étant donné les résultats de l’étude des fossiles d’une part, et d’autre part de tous les échelons de complication qu’on trouve à mesure qu’on monte les degrés de l’échelle animale ? Vue audacieuse à cette époque où la paléontologie était encore à ses débuts, mais consolidée par des découvertes que Lamarck estime de nature à éclaircir le procédé par lequel avait pu se faire l’engendrement des espèces.

Et en effet, deux facteurs font certainement, selon Lamarck, varier profondément à la longue les vivants qui s’y trouvent soumis à leur action.

Le premier est l’influence que chaque milieu exerce directement sur les vivants qui l’habitent. La lumière, la chaleur, l’humidité, la pesanteur, les vents altèrent ou renforcent les tissus et les organes. Ils modifient la nature et la violence des appétits. Ils paralysent la vigueur du corps ou l’accroissent. Suivant que des individus d’un