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qui suggère l’existence d’une parenté des diverses espèces animales entre elles. Et si Diderot ne donne ni comme certaine, ni comme probable la transformation des espèces, il en parle du moins dans Le rêve de d’Alembert comme d’une possibilité dont l’idée le séduit de sorte qu’il s’y complait.

Ce n’est toutefois qu’en 1809 qu’une doctrine se donne à la fois pour transformiste et pour scientifiquement établie. Cette doctrine, c’est Lamarck qui l’expose dans sa célèbre Philosophie zoologique.

La raison qui suggère à Lamarck l’idée d’une parenté, non pas seulement logique, mais réelle et historique entre les espèces, c’est principalement une comparaison générale de leur structure et de leur organisation. Il est frappé des similitudes remarquables que cette comparaison souligne entre des espèces pourtant distinctes, mais telles que les unes sont visiblement très proches les unes des autres, d’autres très éloignées, mais rejointes aux premières par une étonnante série d’intermédiaires. Il est frappé de la différence qu’on découvre entre les individus d’organisation simple et rudimentaire, et les individus complexes, reptiles, oiseaux et mammifères par exemple, différences qui n’excluent cependant