Page:Cresson - Darwin - sa vie, son œuvre, sa philosophie, 1956.pdf/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Insectes, certains Oiseaux, certains Mammifères non seulement à l’accouplement souvent difficile et même mortel pour le mâle, non seulement à la construction de nids parfois merveilleux, mais encore soit à l’approvisionnement de ces nids, soit au couvage, à la becquée, aux soins de propreté et d’allaitement sans lesquels les jeunes périraient, et l’on aura un tableau qui, pendant des siècles a frappé les esprits les plus sagaces et les a persuadés que tout, dans le monde des vivants, avait été combiné savamment en vue d’une fin dont on ne songeait même pas que quiconque pût contester la réalité.

Comment donc expliquer ces groupements remarquables d’individus en espèces ? Comment expliquer cette double finalité interne et externe qui transparaît dans les vivants ? Comment expliquer cette sorte de soin que la nature semble avoir pris d’empêcher le mélange des espèces en élevant entre elles le rempart de l’infécondité et de l’hybridité ?

Nul problème n’a plus puissamment sollicité la réflexion des philosophes.

Certains d’entre eux, Platon et ses disciples, ont cru trouver dans la manière même dont nous fabriquons les types géométriques et les objets individuels que nous bâtissons sur leur