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LA PHILOSOPHIE


i. — Le propre de l’esprit humain est de concevoir par un acte, pour ainsi dire créateur, toute une série de types d’objets possibles, types d’après lesquels peuvent être réalisées en nombre indéfini des choses particulières. Qu’on examine, par exemple, le cas du géomètre. En s’accordant à lui-même la notion de l’espace pur homogène à trois dimensions et en faisant mouvoir par la pensée dans cet espace des points, des lignes, des surfaces, il conçoit une multitude de formes géométriques, lignes droites et courbes, angles, triangles, polygones réguliers et irréguliers, circonférences, ellipses, prismes, cônes, cylindres, sphères, etc., liste qui s’allonge indéfiniment. Car on peut toujours concevoir des combinaisons plus complexes de figures variées. La seule limite est ici la possibilité même de construire. Or si nous choisissons un type géométrique donné, par exemple celui du triangle équilatéral, nous le voyons : il nous est facile de tracer une infinité de triangles individuels