Page:Cresson - Darwin - sa vie, son œuvre, sa philosophie, 1956.pdf/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à faire ce qu’il appelait « des expériences d’imbécile », c’est-à-dire à vérifier des théories qu’il savait fausses du point de vue du réel, mais possibles du point de vue de la logique. Son fils le savait bien, auquel il faisait jouer du basson près des plantes. Il avait avec chaque expérience des rapports très personnels : « Je suppose qu’il personnifiait chaque graine en un petit démon qui essayait de le tromper en se sauvant dans le tas où elle n’avait rien à faire. » La théorie ramenée à une dimension de la logique, l’expérience ramenée elle-même à une logique des dimensions, voilà le caractère extrêmement curieux du génie de Darwin. Il a renouvelé la biologie, créé un sens moderne de la biologie ; en même temps son fils pouvait dire avec beaucoup de perspicacité : « Ses livres font penser aux anciens naturalistes plutôt qu’aux écrivains de notre temps. »