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aime Svéa. Il accuse de sa dégradation un riche ingénieur qui l’a séduite, et dont l’abandon l’a jetée au vice. Il épouserait malgré tout la pauvre fille, mais il est chassé de sa place parce qu’il a excité ses camarades ouvriers à demander une augmentation de salaire ; et le patron qui l’a chassé est Wulf, le fiancé de Bianca.

Celle-ci se flatte d’amener son fiancé à reprendre l’ouvrier, à améliorer son sort et celui de ses camarades. Elle sait qu’il le peut, que sa fortune est grande. Pour Svéa, elle veut la sauver. Elle apprend avec horreur ce qu’elle ignorait : que Svéa était aussi fille du baron de Duhring, que c’est seulement parce qu’elle, Bianca, était la plus belle qu’on l’a choisie, laissant l’autre au ruisseau ! Elle réparera de si affreuses injustices. Elle rentre chez ses parents adoptifs, révoltée, résolue au combat.

Et ce combat, qui se livre au troisième acte, contient de véritables beautés. La scène de Bianca et de son fiancé est surtout remarquable. La jeune fille conte la poignante histoire de sa famille, et ce qui lui tient le plus au cœur : la dégradation de Svéa. Elle s’indigne contre le séducteur. Mais ici Wulf emploie l’argument facile :

« Tu parles de ce que tu ignores, mon amie ! Les filles qui tombent à une telle vie étaient prédestinées au vice, elles l’avaient dans le sang.