Page:Cremieux - .Femmes ecrivains d aujourdhui.djvu/90

Cette page n’a pas encore été corrigée

travail qui convient le mieux à sa nature, telle est la conclusion hardie d’Anne-Charlotte, non seulement dans cette nouvelle, mais dans un roman intitulé Songe d’été.

La comédie : Les Vraies Femmes, est aussi d’une signification féministe très nette. L’auteur, sous ce vocable ironique, désigne celles qui, suivant l’ancienne tradition, toujours cèdent, toujours pardonnent, toujours s’effacent, et par cet oubli de leur dignité, par cette annulation d’ellesmêmes, ne font que pousser les hommes à l’égoïsme et à la dureté.


III

Mais Anne-Charlotte Leffler avait l’esprit trop large pour ne pas voir ce qu’Ellen Key a maintes fois éloquemment exprimé : « qu’il n’y a pas de question féminine pure, qu’il n’y a que des questions sociales et morales ; que ce qu’il faut, c’est plus de justice pour tous les faibles : l’enfant, la femme, le déshérité ». Aussi est-ce la plaie de la misère, les injustices et les duretés des riches qui ont inspiré à Anne-Charlotte son œuvre la plus forte et la plus passionnée, un drame intitulé : Comment on fait le bien[1]. Le thème est celui-ci :

  1. Hur mm gö godt. Stockholm, 1865.