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veillants, et son père avait fait imprimer lui-même son premier recueil de nouvelles.

Pourtant, elle tint parole deux ans. Mais en 1880, prise d’une brusque fièvre, elle écrivit en quinze jours une pièce intitulée La Comédienne, qui fut aussitôt reçue et jouée au Théâtre national de Stockholm. Il est vrai que l’anonymat fut strictement gardé. L’auteur eut la rare fortune d’assister à sa « première » dans un fauteuil d’orchestre, sans que personne songeât qu’elle prenait au spectacle un intérêt particulier.

Mais le succès de la pièce, jouée souvent et souvent reprise, allait inévitablement engager l’auteur à ressaisir la plume. M. l’Assesseur dut s’y résigner : il devint le mari d’une femme de lettres.

Pourtant, le succès de La Comédienne resta pendant plusieurs années sans lendemain. Deux autres pièces, L’Elfe et Le Vicaire, eurent un sort moins brillant. Et il faut peut-être se féliciter que le succès de ses œuvres dramatiques se soit momentanément arrêté, car Anne-Charlotte revint à la nouvelle, genre qu’elle avait déjà essayé dans son adolescence, et où elle devait vraiment arriver à la maîtrise.

Ses deux recueils intitulés Dans la Vie[1], publiés en 1882 et 1883, devinrent presque tout de suite des livres classiques dans la littérature scan-

  1. Ur liftet. Stockholm, 1882-1890.