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lycées comme professeurs, on leur ouvrait les administrations publiques : chaque année voyait s’élargir leur domaine. Cette conquête incessante était l’œuvre de tout un groupe : parti féministe tenace et pratique, poursuivant méthodiquement l’égalité d’éducation, l’égalité économique entre les deux sexes.

Ce parti comportait une fraction modérée et une fraction avancée. La fraction modérée était fort bien représentée par la baronne Sophie d’Adlersparre, née d’une famille de très ancienne noblesse.

Femme du monde, musicienne, intelligente et charitable, d’esprit modéré et religieux, la baronne d’Adlersparre démontra que le féminisme pouvait être « de très bonne compagnie ». Ruinée, elle sut, sans orgueil mal placé, travailler pour vivre, donner des leçons de musique, faire des travaux manuels avec une grande habileté. Elle se mit aussi à faire des traductions de l’anglais, et traduisit notamment les œuvres de Mme Beecher-Stowe. Elle fonda la première revue féminine suédoise : Revue pour le foyer, puis écrivit dans Dagny, où elle eut à dire son mot sur toutes les questions de progrès féminin à l’ordre du jour. Ce mot exprimait invariablement, pour emprunter notre langage politique, une opinion « centre gauche ». Parlait-on du suffrage municipal pour les femmes ? L’auteur déclarait en termes prudents