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« Voulez-vous marcher un peu ? » demanda George d’une voix mal assurée.

Il était convaincu qu’elle n’était pas satisfaite.

« Désirez-vous savoir ce que je pense de ces trois chapitres ?

— Oui, s’il vous plaît, répondit-il avec émotion.

— Ils sont très, très bons. Ils valent cent fois mieux que tout ce que vous avez fait jusqu’ici.

— Réellement ? s’écria George d’un ton de surprise et de ravissement sincères. Vous ne parlez pas sérieusement ?

— Très sérieusement, répondit Constance avec un peu d’impatience. Est-ce que je vous dirais une chose pareille si je ne le sentais pas ? Et vous-même, ne vous en doutiez-vous pas ?

— Non… Je pensais qu’étant écrit si vite, cela ne pouvait pas valoir grand’chose. Et vraiment je le pense encore… J’ai peur que vous ne soyez dans…

— Dans l’erreur ?

— Peut-être… entraînée par votre sympathie pour moi…

— Croyez-moi, ayez confiance en mon jugement ; je sens qu’il est juste. Mais promettez-moi de ne montrer ce livre à personne avant qu’il ne soit entièrement terminé. Voulez-vous ?

— Certes’oui. À qui pourrais-je le montrer d’ailleurs ? J’en aurais honte.

—Vous n’aurez pas à en avoir honte si vous continuez de cette façon-là. Quand en aurez-vous écrit davantage ?

— Donnez-moi trois jours… Cela vous donnera encore trois chapitres au moins et vous fera bien entrer dans l’histoire. Vous ne partez pas encore ?

— Je ne partirai pas avant que ce soit fini, » dit Constance d’un ton très résolu.