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plus longtemps ces petits articles, vous ne pourrez jamais faire autre chose.

— Je ne les fais que comme préparation, que comme un acheminement. Franchement, je ne crois pas en savoir assez pour écrire un bon roman et je serais désolé d’en écrire un mauvais.

—Qu’importe ! Commencez. Cela ne peut pas vous faire du mal d’essayer. Vous avez beaucoup écrit ces temps derniers et vous pouvez bien laisser les revues en repos pendant un moment. Voulez-vous que je vous dise ce que je désire surtout ?

— Oui… Quoi ?

— Que vous écriviez votre livre et que vous m’apportiez les chapitres à mesure pour me les lire un à un.

— Vraiment, cela vous ferait plaisir ?

— Oui, un très grand.

— Alors, c’est entendu. J’essaierai, veux-je dire, car je suis sûr de ne pas réussir. Mais… vous n’y pensez pas… où pourrions-nous lire sans être interrompus ? Je ne vous offre pas de faire profiter votre sœur…

— Au Parc Central… quand il fera beau. Il y a des endroits tranquilles.

— Y viendrez-vous seule avec moi ? demanda George un peu surpris.

— Oui. Pourquoi ? Ne vous ai-je pas dit que je vous aimais un peu ?

— Et je vous en bénis, chère bien-aimée ! » dit George.

Ils se séparèrent ainsi.