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De nouveau elle hésita. Puis elle tendit la main et toucha très doucement celle de George.

« Je vous hais, monsieur, dit-elle. Mais elle prononça ces syllabes avec une douceur et une délicatesse infinies, et la mélodie de sa voix n’aurait pu être plus suave, si elle avait dit : « Je vous aime, mon ami. »

« Et moi je vous aime ! répondit George. Oui, je vous aime beaucoup… beaucoup… de tout mon cœur… Je vous aime tant, que je ne sais comment le dire. Ma vie est pleine de vous. Vous êtes partout. Vous ne me quittez jamais Dans tout ce que je fais depuis que je vous connais, j'ai pensé à vous. Je me suis demandé si cela vous plairait, si cela amènerait un sourire sur votre visage, si tels ou tels mots parleraient à votre cœur ou vous sembleraient doux. Vous êtes tout ce que le monde contient pour moi, le soleil qui brille, l'air que je respire. Sans vous, je ne pourrais ni penser, ni travailler. Si un homme peut devenir grand par la pensée de l’amour d’une femme, vous pouvez faire de moi l’un des plus grands ; si on meurt de chagrin, vous pouvez me tuer. Vous êtes tout pour moi… vie, souffle, bonheur. »

Constance gardait le silence. Il parlait avec passion, et l’accent de vérité que contenait sa voix allait au cœur. Pendant un moment, elle sentit presque qu’elle l’aimait, comme elle avait souvent rêvé d’aimer.

« Vous avez de l’amitié pour moi, reprit-il bientôt. Vous avez de l’amitié, vous avez même de l’affection pour moi ; vous m’avez souvent dit que je suis votre meilleur ami… celui à qui vous pensiez le plus. Vous me permettez de venir quand je veux, vous me laissez dire tout ce que j’ai dans le cœur, vous me laissez vous dire que je vous aime…