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Grâce avait tant parlé de l’infériorité de George, de la gaucherie de sa tenue, et généralement de tous ses défauts, que Constance avait presque redouté de trouver qu’elle s’était trompée et qu’il y avait un peu de vérité dans ce que lui répétait sa sœur. Un regard, un mot de lui suffirent pour mettre son esprit en repos. Il avait peut-être des singularités, mais elles n’étaient pas apparentes dans sa manière d’être. Il était absolument ce qu’il devait être et elle éprouva un vif plaisir à reprendre ses relations avec lui au point où elles avaient été interrompues plus de quatre mois auparavant.

L’hiver qui suivit fut exempt d’événements à tous égards. George Wood travaillait le plus qu’il pouvait et produisait sur une grande diversité de sujets des articles fort estimables qui lui attirèrent peu à peu une certaine notoriété. Cependant, le succès après lequel il courait lui semblait encore très loin dans les brumes de l’avenir, quoique bien des gens le crussent déjà proche. Constance Fearing était de ceux-là. Pour elle il y avait une immense différence entre l’écrivassier anonyme de petites notices, qu’elle avait connu un an auparavant, et le jeune auteur d’à présent : il lui paraissait avoir déjà une réputation, parce que la plupart de ses amis savaient maintenant qu’il existait, avaient lu un ou plusieurs de ses articles, et étaient heureux de se trouver avec lui quand l’occasion s’en présentait. Elle sentait bien qu’il n’avait pas encore donné la mesure de son talent, mais son instinct lui disait que ce talent ferait bientôt explosion et surprendrait tout le monde par son éclat.

Après Constance, les Sherrington Trimm étaient les plus bruyants dans leurs éloges des travaux