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blé par un regret, c’était plutôt de n’avoir pas quitté la maison de sa mère, dès qu’il avait vu qu’elle pensait à lui, que de n’avoir pas réussi à l’aimer comme il avait essayer de le faire. D’un autre côté, en raison de la pression exercée sur lui par Totty, il admettait que sa conduite avait été excusable.

Le point le plus déplaisant de l’avenir proche était l’explication qu’il était dans l’obligation d’avoir avec Sherrington Trimm. Son innocence dans toute cette affaire ne pouvait être mise en question : sa réputation était trop bien établie dans le monde pour autoriser le moindre soupçon. Mais il serait pénible de se retrouver en face de cet honnête homme pour lui parler de l’infamie de sa femme. George pensa qu’il pourrait peut-être éviter cette entrevue en écrivant une lettre qui établirait sa position avec toute la netteté possible. Il monta à son club et se mit à écrire.

Dans sa lettre, il admettait que Trimm serait au courant de ce qui était arrivé au moment où il la recevrait. Il ne lui restait donc qu’à répéter ce qu’il avait dit à Mamie, c’est-à-dire que, si elle voulait l’épouser, il était prêt à tenir son engagement. Il terminait en disant qu’il attendrait un mois la réponse définitive ; après ce temps, son intention était d’aller en Europe. Il cacheta le billet et l’emporta avec lui. décidé à l’envoyer dans la soirée, Le hasard voulut, cependant, qu’il rencontrât Trimm dans le vestibule du club.

« Eh, George ! cria Trimm de sa bonne voix. Qu’y a-t-il donc ? demanda-t-il d’un air inquiet en voyant l’expression de sa physionomie.

— Êtes-vous rentré chez vous ? demanda George

— Non.

— Il s’est passé quelque chose de très désagréable