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Mais la pauvre passion qui avait pris la place de l’amour avait disparu. La certitude qu’il avait été joué lui avait porté un rude coup.

« Oui » répondit-il courageusement en s’efforçant de sentir qu’il disait vrai.

Mais il n’y avait rien de vivant dans ce mot.

« Non, mon cher George, dit simplement Mamie, tu ne m’as jamais aimée. Je le vois à présent. »

Il aurait voulu protester d’une manière ou d’une autre ; mais elle s’éloigna de lui et de la main qu’il lui tendait.

« Veux-tu me laisser seule ? » demanda-t-elle.

Il inclina la tête et quitta le salon derrière M. Craik.


XXVI


Quand George eut vu le vieux Tom Craik s’éloigner dans sa voiture, il respira plus librement. Il avait peine à envisager clairement ce qui s’était passé, mais il lui semblait que le vieillard avait joué un rôle aussi méprisable que celui que Totty avait soutenu si longtemps. Il ne pouvait pas croire que la découverte de son intention de faire une bonne action eût pu seule déterminer la terrible colère à l’explosion de laquelle il venait d’assister. Craik n’avait jamais aimé à être surpris dans ses combinaisons, et il lui était particulièrement douloureux d’être découvert en essayant de faire amende honorable pour le passé. Sans cette considération, il eût été parfaitement capable de remettre le testament dans le petit meuble et de sortir tranquillement de la maison. Il eût tout simplement envoyé chercher un autre avocat et fait faire, à une nouvelle date, un duplicata de