Page:Crawford - Insaisissable amour, av1909.djvu/284

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

roce. Je m’imagine que c’est à partir de cette époque qu’elle s’est mise à avoir tant d’affection pour vous, ajouta-t-il en regardant George.

— Vers le 1er mai, répondit froidement George. Je me rappelle effectivement que je vous ai rencontrée dans la rue et que vous m’avez prié d’aller tenir compagnie à Mamie qui était seule.

— Et moi, tu ne m’as pas demandé si je savais quelque chose, » dit Mamie en s’avançant.

Elle était d’une pâleur mortelle et ses yeux lançaient des flammes.

« Ta mère te connaissait trop bien pour te le dire, répondit George avec beaucoup de tendresse. Je ne te soupçonne pas, et comme j’ai promis de t’épouser, je ne veux pas reprendre ma parole.

— C’est à moi à reprendre la mienne, répondit fièrement la jeune fille. Aucune puissance humaine ne me fera t’épouser à présent.

Elle serra étroitement les lèvres et tint la tête haute.

« Pourquoi ne veux-tu pas m’épouser, Mamie ? » demanda George.

Il comprenait alors qu’il ne l’avait jamais aimée.

« J’ai déjà eu assez de honte, répondit-elle. Honte d’avoir été jetée à ta tête, honte de m’être imposée à toi… quoique ce ne fût pas pour ton argent. Je ne savais rien. Tu m’as demandé une fois comment je faisais pour connaître tes dispositions d’esprit, quand tu désirais ma compagnie ou quand tu désirais être seul. Demande-le à ma mère. Elle est plus habile que moi ! Elle savait à l’air de ton visage, longtemps avant moi, ce que tu désirais… et nous avions des signes et des mots convenus, elle et moi, afin qu’elle pût m’aider de ses conseils et m’apprendre comment faire désirer