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bouche se contracta et ses mains tremblaient pendant qu’il lisait la feuille de papier attentivement pour s’assurer que c’était bien l’acte véritable et non un faux testament contenant des dispositions autres que celles qu’il avait dictées. Dès qu’il n’eut plus de doute, il donna libre cours à sa rage par un torrent de malédictions, arpentant la chambre et frappant du pied et agitant ses grands bras en tenant toujours le papier d’une main.

Mamie pâlit et saisit le bras de George. Il allait se lever pour entrer dans le salon, mais elle le retint de toutes ses forces.

« Non… reste ici ! lui dit-elle à voix basse. Tu ne peux rien faire de bon. Il savait que nous étions là… Il doit être arrivé quelque chose ! Oh ! George, qu’est-ce que cela peut être ?

— Si tu veux me laisser aller voir… »

Mais en ce moment il devint évident pour eux que Tom Craik n’était pas seul. Totty était entrée dans le salon. Son frère se tourna vers elle d’un air furieux, brandissant le testament et jurant. plus haut que jamais.

« Infernale sorcière ! cria-t-il. Abominable femme ! Voleuse !… Escroqueuse !… vous…

— Au secours !… au secours ! criait… Totty. Il est fou… il veut me tuer !

— Je ne suis pas fou, misérable coquine ! hurlait Thomas Craik en la poursuivant et la saisissant d’une main tandis qu’il agitait de l’autre le testament devant sa figure. Regardez cela… regardez cela ! Mon testament, ici sous votre garde, tout ouvert ; sans enveloppe… voleuse ! Vous avez pénétré dans le bureau de votre mari, coquine ! Vous avez forcé mon coffre… regardez cela ! Le reconnaissez-vous ? Restez tranquille et répondez-moi, ou je vais vous tenir jusqu’à ce que l’on aille