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« Revenez, dit-il. Crains un peu les courant, d’air. Aussi je vous quitte ici. Bien le bonjour. »

George prit la main desséchée qu’il lui tendait et la serra avec un peu moins de répulsion qu’un quart d’heure auparavant.

Il s’éloigna en se demandant si, au bout du compte, Tom Craik n’avait pas été jugé plus sévèrement qu’il ne le méritait.

Il descendit l’Avenue en repassant dans son esprit tout ce qu’il avait vu et entendu. Après avoir marché quelque temps, il s’aperçut qu’il était à la porte de la librairie de M. Popples. Une pensée lui traversa l’esprit et il entra.

« Monsieur Popples…

— Bonjour, monsieur Winton Wood…

— Bonjour, monsieur Popples. Je désirerais vous faire une question confidentielle. Vous connaissez M. Craik, n’est-ce pas ?

M. Craik, s’écria le libraire avec un sourire rayonnant. Certainement, je le connais. Un grand collectionneur.

— Je voudrais savoir si M. Craik achète mes livres ?

— Ma foi, monsieur Winton Wood, répondit M. Popples, je me le rappelle par le plus pur hasard. M. Craik n’achète pas vos livres, mais il les lit.

— Il les loue alors ? dit George.

— Mon Pieu ! pas exactement non plus. La vérité, dit le libraire en prenant un ton confidentiel, c’est que Mme Sherrington Trimm les achète et les lui envoie.

— Je vous remercie, monsieur Popples, » dit George en se retirant.

George eût été bien surpris d’apprendre que l’homme qui ne voulait pas dépenser un dollar un quart pour acheter un de ses romans lui avait