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cher ami, dit Sherrington Trimm en posant sa petite main sur la large et robuste épaule de George. Mais je ne veux pas vous retenir plus longtemps si vous avez quelque chose à faire.

George s’éloigna dans la direction du jardin et Sherry Trimm rentra dans la maison pour chercher sa femme. Totty le rejoignit dans le salon.

« Totty, regardez-moi bien, » dit-il en choisissant un très confortable fauteuil.

Il s’appuya en arrière, croisa ses jambes, leva les mains qu’il joignit, pouce contre pouce et doigt contre doigt, mais n’ajouta rien de plus.

« Je regarde, dit Totty avec un doux sourire en s’asseyant près de lui. J’ai déjà vu. Vous avez maintenant une mine superbe… j’en suis ravie.

— Oui. Les eaux m’ont fait beaucoup de bien. Mais vous ne me comprenez pas. Je veux vous dire par là de concentrer toute votre remarquable intelligence sur la grosse affaire de la famille. C’est vous qui avez fait ce mariage et qui en avez la responsabilité. Dites-moi donc ce qui vous a guidée.

— Que voulez-vous insinuer en disant que c’est moi qui ai fait ce mariage ? demanda Totty évasivement.

— Innocence, ton nom est Charlotte ! s’écria Trimm en levant les yeux au plafond. Vous avez amené George ici, vous saviez que Mamie avait de l’affection pour lui, qu’il en aurait pour elle, non pas dès le premier jour, ni dès le second, mais inévitablement le troisième ou le quatrième. Vous saviez que le cinquième jour ils s’aimeraient, qu’ils se le diraient le sixième, et que le septième, étant celui du repos, serait consacré à obtenir votre consentement. Vous saviez aussi que George était un romancier sans fortune… quoiqu’il gagne pas