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« George, dit Sherry de sa voix d’affaires, à travers laquelle se distinguait cependant le bon et bienveillant naturel de cet excellent homme, vous plairait-il de me dire en peu de mots pourquoi vous désirez épouser ma fille ? »

George tourna la tête et un agréable sourire parut sur son visage ; puis il montra du doigt la traînée de fourmis.

« Monsieur Trimm, dit-il, croyez-vous que ces fourmis seraient aussi désireuses d’arriver à ce morceau de gâteau si elles ne l'aimaient pas ? Je suis absolument dans leur cas. J'ai fini par devenir très amoureux de Mamie et je désire l’épouser. Ses idées s’accordent avec les miennes, et comme vous ne faites pas d’objections, l’explication me semble suffisante.

— Elle est très claire, en tout cas. À présent, écoutez-moi. La seule chose qui m’intéresse sur cette terre est le bonheur de cette enfant. Comme vous avez pu en apercevoir, elle ne ressemble pas à toutes les jeunes filles ; si vous vous conduisez avec elle comme je le pense, elle sera pour vous la meilleure des femmes. Mais dans le cas contraire… ma foi, on ne sait pas ce qu’elle pourra faire et je crois qu’elle vous en fera voir de rudes, et, par l'Éternel, moi aussi, mon cher ami ! Je ne vous prends pas en traître.

— Certes non, dit George en riant. Mais je suis prêt à courir tous les risques de ce genre.

— Entendu ! répondit Trimm en fumant d’un air rêveur. À présent, George, reprit-il d’un ton plus confidentiel après une courte pause, il y a une petite question d’affaire entre vous et moi. Nous sommes de vieux amis et par mon âge je pourrais être votre père, je ne suis donc pas gêné pour l’aborder avec vous. Je n’ai pas l’intention de don-