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George hésita un moment. Il était tout prêt à lui dire beaucoup de choses qu’il n’aurait pas dites à sa mère, car il sentait qu’elle les comprendrait et y sympathiserait.

« Pauvre femme ! dit finalement George. Il n’y a pas grand’chose à dire, mais je voudrais tout de même pas qu’on le sût,… comprends-tu ? Elle m’a emmené avec elle à l’endroit où l’accident est arrivé et m’en a fait raconter tous les détails. Elle n’a pas dit un mot, elle avait l’air d’une morte. Elle souffre terriblement… Son chagrin a quelque chose de grandiose.

— Pauvre Grâce ! Je comprends sa douleur.

— J’ai raconté tout cela aussi rapidement et aussi brièvement que j’ai pu. ajouta-t-il ensuite. Elle m’a remercié de mon récit et des efforts nue j’avais faits pour sauver son mari, et m’a prié de revenir quelquefois la voir : ensuite, elle m’a quitté.

— Tu n’as pas vu Constance, n’est-ce pas ?

— Non. Sa sœur lui avait probablement dit de ne pas nous interrompre, elle n’a pas paru. Toute cette affaire est horriblement triste… Je n’ai pu m'empêcher de penser que sans toi, la pauvre créature n’aurait jamais su comment cela était arrivé.

— Es-tu content de ne pas t’être nové ? demanda Mamie d’une voix un peu contrainte.

— Je ne sais trop. Je ne saurais dire si j'attache beaucoup de prix à la vie. Quelquefois il me semble qu’elle vaut la peine d’être vécue, et quelquefois je ne le crois guère.

— Comment peux-tu dire cela, George ! s’écria la jeune fille avec indignation. Toi, si jeune et, qui as tant de succès !

— La vie vaut-elle vraiment la peine d’être vécue ? On dit que c’est une question de climat et d’affections.