« Rien de ce que vous pourrez me demander ne me causera d’ennui, » répondit George d’un air sérieux.
Il avait l’idée qu’elle voulait lui demander de lui rendre un service, se rattachant en quelque façon à l’accident, mais il ne pouvait pas s’imaginer ce que cela pouvait être.
« Merci, » dit-elle.
Il remarqua qu’elle restait debout et qu’elle paraissait habillée pour sortir.
« Voici la raison pour laquelle je vous ai prié de venir. Je n’ai encore vu personne jusqu’ici et je tiens avant tout à vous remercier… c’est tout ce que je puis faire… de votre noble et courageuse tentative pour sauver mon mari. »
Sa voix ne trembla pas et son regard ne broncha pas quand elle parla du mort, mais George sentit qu’il ne s’était jamais imaginé une douleur comme la sienne.
« Je ne pouvais faire moins, dit-il d’une voix étranglée, car il trouvait difficile de parler.
— Personne n’aurait fait davantage dit gravement Grâce. À présent, voulez-vous me rendre un grand service… avoir pour moi une grande bonté ?
— Je me mets entièrement à votre disposition… répondit George avec empressement.
— Ce que j’ai à vous demander vous sera pénible, et à moi plus pénible encore. Voulez-vous venir avec moi sur le lieu du sinistre et me raconter en détail ce qui s’est exactement passé. »
George la regarda avec étonnement. Elle avait les yeux fixés sur lui et son expression n’avait pas changé.
« C’est le seul service qu’on puisse me rendre, » dit-elle simplement.
Puis, sans attendre une réponse, elle se dirigea vers la porte.