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En restant, il troublait paix d’esprit de Constance et il craignait de laisser échapper à tout moment quelque chose qui pût faire croire à Mamie qu’il l’aimait. Il devait trop à ces deux êtres sur lesquels se concentraient ses plus vives affections pour ne pas chercher à éviter à l’une et à l’autre un moment de chagrin.

Totty n’était pas sans appréhension. Quand elle fut un peu remise de l’émotion causée par l’accident, elle commença à trouver très singulier que George fût assis seul avec Constance sous les arbres ce dimanche-là. Se souvenant qu’il avait disparu mystérieusement aussitôt après le déjeuner, sans rien dire de ses intentions, elle en conclut qu’il n’avait certainement pas rencontré Constance par hasard et que, si la rencontre avait été convenue entre eux, il fallait qu’ils se fussent déjà vus.

Si, cependant, George éprouvait encore quelque affection pour la jeune fille, Totty sentait qu’elle aussi avait gagné quelque chose par suite de l’accident. Elle était convaincue que George ne devait son salut qu’à Mamie seule et que les quatre jeunes gens qui étaient arrivés si opportunément n’avaient été que des accessoires. Et au moment où George était encore en pleine gratitude, Totty songea à lui donner à entendre avec tout le tact possible, que Mamie était éperdument éprise de lui et qu’il serait le bienvenu à l’épouser. Elle hésitait, cependant, dans la crainte que George ne prit la fuite. Elle savait mieux que personne qu’en venant passer l’été sous son toit, il avait été plus attiré par le luxe et le calme de sa maison que par sa fille, et elle ne croyait pas que, depuis, Mamie lui eût inspiré une passion sincère.

Pendant ce temps, celles qui avaient été si ré-