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demanda-t-il en se tournant vers sa compagne.

Il semblait presque aussi naturel qu’autrefois qu’ils fussent d’accord pour ne pas désirer être interrompus par Grâce, ni par personne.

« Oh non ! répondit Constance. Le débarcadère est beaucoup plus bas, et ici John ne pourrait pas amarrer son canot au rivage.

— Cependant, je suis sûr qu’ils nous ont vus et qu’ils veulent aborder ici, » dit George d’un ton qui trahissait sa contrariété.

Tous deux observèrent le petit bateau en silence pendant quelques minutes.

« Vous avez raison, dit enfin Constance : ils viennent ici. Inutile de nous sauver, ajouta-t-elle très naturellement. Ils sont dû voir ma robe blanche depuis longtemps. Oui, les voilà. »

En ce moment le bateau était à moins de vingt mètres du rivage et à portée de la voix. C’était une petite embarcation légère, à demi pontée et gréé comme un cutter. John Bond tenait le gouvernail, et les trois dames étaient assises au milieu.

« Ohé ! Wood ! cria John Bond.

— Ohé ! répondit George en s’avançant sur le bord.

— Pouvez-vous mettre ces dames à terre dans votre bateau ?

— Parfaitement ! »

George sauta dans le petit canot, en prenant un câbleau avec lui et vint se mettre, en ramant, bord à bord avec l’autre bateau. En un instant, les trois dames eurent changé d’embarcation.

« Vous nous retrouverez à la maison, mon ami, n’est-ce pas ? dit Grâce à son mari au moment où George virait de bord pour regagner le rivage.

— Oui, dès que j’aurai pu ramener le bateau à