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de prendre les choses de cette façon-là. Mais nous le savions tous, et il est inutile de le nier.

— Tu ne me crois pas ? Je te donne ma parole qu’il n’y a jamais eu d’engagement. Comprends-tu ? Je m’étais monté la tête et quand j’ai fait ma demande, j’ai été désappointé. Elle était aussi libre de me refuser que tu l’es maintenant, si je te demandais de m’épouser. Est-ce clair ?

— Parfaitement, dit Mamie d’un ton un peu forcé. Puisque tu me donnes ta parole, c’est différent. Je me suis trompée. J’en suis très fâchée.

— Et feras-tu ce que je te demande ?

— Si tu me donnes le choix, j’irai la voir demain. J’irai pour te faire plaisir… quoique je ne comprenne pas en quoi cela peut t’obliger.

— Cela m’obligera tout de même et je t’en serai reconnaissant. »

Le résultat de cette conversation fût que Mamie traversa en effet la rivière le lendemain et passa une heure avec Constance, à la grande surprise de celle-ci, surtout quand elle vit que sa visiteuse était déterminée à être aimable, comme pour effacer l’impression qu’elle avait produite quelques jours auparavant.

Totty, tout étonnée qu’elle fut, supposa que Mamie avait fait cette visite parce que George le lui avait demandé et elle fut très satisfaite qu’il en fût à prier Mamie de faire quelque chose pour lui.

Quant à George, il envisageait avec peine sa prochaine entrevue avec Constance et souhaitait qu’il survînt un empêchement. Il ne savait pas si Constance parlerait à sa sœur de sa visite, mais il lui passa par l’esprit qu’il n’aimerait pas à être surpris par Grâce quand il serait assis sous les arbres avec Constance. Elle ne comprendrait assurément pas pourquoi il était là et il se trouverait dans une très fausse position.