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Constance était pâle et évidemment agacée. Elle s’était montrée visiblement résolue à parler à George, mais il paraissait plutôt blessé de cette avance. Cependant elle fit une nouvelle tentative en cherchant à l’amener sur son propre terrain et ajouta :

« Et l’amitié ? N’est-elle pas un sujet de roman tout aussi bon que l’amour ?

— Ce serait un livre mortellement ennuyeux à lire.

— Vous n’avez pas une bien grande estime pour l’amitié, à ce qu’il paraît, dit Constance en essayant de rire.

— Je la connais très peu. »

Pendant ce temps Constance avait surmontée sa gêne et commençait à croire qu’elle pourrait en causant raviver quelque chose de l’ancienne confiance. Malheureusement pour ses intentions, Mamie, qui n’était probablement pas satisfaite de la manière dont allaient les choses, se leva et se rapprocha des deux interlocuteurs.

« Je suis sûre, dit-elle, que vous êtes en train de raconter à mon cousin les délices de votre existence à la campagne ?

— Nous parlions d’amitié, dit George en comparant mentalement au profit de Mamie la taille des deux jeunes filles.

— Ce doit vous êtes facile, s’écria Mamie d’une voix très mélodieuse, puisque vous avez été toujours si bons amis. »

Avec une méchante intention du mal qu’elle faisait, Mamie s’arrêta et les regarda tour à tour. Constance fronça les sourcils, mais le visage de George ne trahit aucune émotion.

« Les meilleurs des amis, dit-il avec calme. Et toi, Mamie, donne-nous ton avis. Mlle Fearing