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Mamie rougit vivement, puis pâlit. Elle regarda sa mère d’un air méfiant.

« Tu ne parles pas sérieusement, maman, dit-elle, après une courte pause.

— Si vraiment, mon enfant, répondit Mme  Trimm en soutenant hardiment le regard de sa fille. Crois-tu donc ne je ne voie pas tout depuis longtemps ? Et crois-tu surtout que je l'aurais amené ici si je n’avais pas été disposée à accepter ce mariage ? »

La jeune fille s’élança soudain et jeta les bras autour du cou de sa mère.

« Oh ! maman… maman ! C’est trop de bonheur,… trop de bonheur !

— Chère enfant ! s’écria Totty en l’embrassant affectueusement. Ton bonheur n’est-il pas toujours ma principale pensée ?

— Oui… je le sais, tu es bonne, dit Mamie, en s’asseyant près d’elle et en posant sa tête sur l’épaule de sa mère. Mais, vois-tu,… je croyais que personne ne s’en doutait, parce qu’on nous voit depuis si longtemps ensemble, Et puis je pensais bien que tu dirais ce que tu viens de dire… à propos de l’argent, tu sais,… mais ce n’est pas vrai,… non… il ne s’inquiéterait jamais de cela.

— Non. répondit Totty. Je ne le crois pas. Il est si loyal… tout comme ton papa. Mais, ma pauvre petite Mamie, crois-tu qu’il… ? »

Totty s’arrêta, achevant le reste de sa question au moyen d’un sourire plein de sympathique interrogation.

Mamie hocha la tête d’un air triste et baissa les yeux.

« J’ai peur qu’il ne veuille jamais, dit-elle à voix basse. Et pourtant, moi… oh, mère ! je l’aime tant… tu ne sauras jamais ! »