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la demi-heure qui suivit, il ne tourna pas une seule fois la page.

George dormit peu cette nuit-là. Le lendemain matin, on lui remit un billet dont l’adresse était de l'écriture fine, penchée et élégante de Totty Trim.

« Cher George, » écrivait Totty, « Je ne puis vous dire combien je suis étonnée et affligée. Il court un bruit dans tout New-York que Conny Fearing a agi avec vous comme une coquette, après avoir promis de vous épouser. J’espère qu’il n’y a pas un mot de vrai. Écrivez-moi pour me rassurer et venez me voir cet après-midi. Je ne sortirai pas. Je suis bien, bien désolée. En hâte,votre affectionnée

Totty. »


George, en lisant cette lettre, fut pris d’une grande colère. Il n’avait parlé de cette affaire qu’à son père ; il fallait donc que Constance ou Grâce eût dit ce qui s’était passé.


XIV


Totty n’avait pas perdu de temps pour répandre le bruit de la rupture entre George Wood et Constance Fearing et elle l’avait fait si adroitement que personne n’eût songé à lui attribuer cette histoire, même si elle se fût trouvée fausse. Elle s’était fort peu inquiété de ce que George pourrait penser de ce bavardage, bien qu’elle eût supposé tout de suite qu’il en rejetterait le blâme sur les Fearing. Les deux jeunes filles n’avaient pourtant aucune raison de mettre en circulation une