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George Wood. M.  Craik hésita avant de répondre.

« Ma foi, Sherry, dit-il enfin, en raison de l’incertitude de la vie humaine, vous ferez mieux de le lui dire. Mais que ce soit en confidence.

— Bien entendu, dit M.  Trimm. J’ai presque autant de confiance en John Bond qu’en moi-même. »

Le même jour il communiqua le secret à son associé. Celui-ci hocha la tête d’un air grave, puis tomba dans un accès de rêverie excessivement rare chez lui. Il était très au courant des relations qui existaient entre Constance et George, et avec sa franche défiance d’homme de loi, il avait partagé les convictions de Grâce au sujet des mobiles du jeune homme.

Totty était de ces personnes qui éprouvent du soulagement à faire des questions même lorsqu’on n’y répond pas. Son mari lui manqua plus qu’elle ne l’avait cru possible. Elle trouvait une espèce de satisfaction à le tourmenter relativement au testament, conservant toujours l’espoir qu’il pourrait à un moment se départir de sa discrétion dans un accès d’impatience et révéler le secret qu’elle désirait tant apprendre. Sa curiosité n’avait par conséquent plus d’issue et elle commença à subir l’oppression d’une continuelle anxiété. A la fin, elle imagina un plan pour découvrir la vérité ; il était si simple qu’elle se demanda comment elle n’y avait pas songé plus tôt.

Rien, en effet, n’était d’une exécution plus facile que ce qu’elle projetait. Son mari serrait dans un pupitre de sa chambre les clés des coffres de son étude. Elle pourrait aisément s’emparer du trousseau. Les coffres étaient renfermés dans une chambre de sûreté donnant sur un petit couloir qui allait du cabinet particulier de Sherrington