est très beau. Il y a des années qu’on n’a rien publié d’aussi bon.
— Parfaitement, madame, donnez-moi le manuscrit, je le lirai. Quand faudra-t-il le renvoyer, ou aimez-vous mieux ?… »
Il s’arrêta, ne sachant pas si elle désirerait donner son nom. Constance hésita aussi et rougit légèrement.
« Je suis Mlle Fearing, dit-elle. Je demeure dans Washington Square. Voulez-vous prendre l’adresse par écrit ? Venez me voir, je vous prie, si vous n’êtes pas trop occupé.
— Je vous reporterai le manuscrit après-demain, mademoiselle.
— Oh ! oui, s’il vous plaît. Pas trop tard, parce que je ne voudrais pas partir avant d’avoir votre avis et je voudrais être à Newport le plus tôt possible. N’est-ce pas ?… si ce n’est pas vous donner trop d’embarras.
— Pas le moins du monde, mademoiselle, » dit le journaliste avec empressement.
Il pensait que pour le plaisir de causer avec une aussi jolie personne ;, il se donnerait beaucoup plus d’embarras qu’il n’y en avait à s’arrêter à Washington Square qui était sur son chemin.
« Merci. Vous êtes bien bon. Au revoir, monsieur. »
Elle tendit la main, mais Johnson prit son chapeau et se disposa à l’accompagner.
« Permettez-moi de vous reconduire, mademoiselle, dit-il.
— Je vous remercie, mais j’ai une voiture, dit Constance. Si vous voulez seulement me montrer le chemin… jusqu’en bas ; il m’a paru très compliqué.
— Certainement, mademoiselle. »