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SOUVENIRS DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

du pays ne disent rien du tout de ces Chalençon, et surtout parce que ce gentilhomme auvergnat ne manqua pas d’échanger son nom contre celui de Polignac, et qui dénote assez qu’il y trouva quelque profit nobiliaire. Ceci fut au détriment des collatéraux du dernier Vicomte, et parce que la possession successive de sa vicomté n’était pas soumise au régime salique. À raison de plusieurs motifs que je ne saurais détailler ici, les généalogistes anciens et modernes ont toujours estimé que ces Vicomtes de Polignac et du Vélay devaient être issus de race gauloise, et c’était dans tous les cas une des plus antiques et des plus nobles familles de la chrétienneté. Il existe encore un ou deux rejetons de cette vieille souche, et le Marquis de Polignac dont j’ai dû vous parler à propos de la famille d’Orléans, était devenu t’aîné de ce rameau, lequel est positivement extrait de l’ancienne tige de Polignac. Il était de vos parens par les Blanchefort ; il a laissé des enfans mâles, et je n’ai pas autre chose à vous dire de lui. Les Polignac, dont il me reste à vous parler, ne sont que des Chalençon.

Cette malencontreuse famille était composée d’un Comte de Polignac qui n’avait qu’un fils ecclésiastique, et qui ne paraissait presque jamais à Versailles ; de son neveu, le Comte Jules, insignifiant personnage et mari d’une Demoiselle de Polastron qui était une jeune femme charmante ; enfin d’une sœur aînée de ce même Comte Jules de Polignac, fille majeure, à qui sa laideur et sa pauvreté n’aplanissaient pas les voies du mariage, et qui, du reste, était d’orgueilleuse et méchante humeur. Elle n’avait aucun.