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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

La composition des prétendus Notables était parfaitement d’accord avec le motif de leur convocation. Il ne s’y trouvait que six Ducs et Pairs et cinq Prélats ; et dans la liste des Maires de ville au nombre de vingt-quatre, on fut obligé de se passer du Maire de Cognac qui s’en excusa de la manière suivante auprès du Baron de Breteuil : — « Monseigneur, j’ai reçu la lettre close que vous m’aviez fait l’honneur de m’adresser de la part du Roi, à cette fin de me trouver à Versailles à l’assemblée du 29 janvier, en cette présente année 1787. Je vous prie de dire à Sa Majesté que je suis bien flatté de son choix, mais que je ne puis le remplir parce que j’ai des paiemens considérables à faire le 30, et je vous prierai de me marquer si je ne pourrais pas me faire remplacer par mon premier commis, qui est un homme de sens et qui a la signature. Il est inutile de vous dire que j’ai en lui toute confiance. J’espère au surplus, Monseigneur, que tout se passera bien, et que nos eaux-de-vie et nos farines n’en souffriront pas ? »

On persiffla d’abord et puis on siffla MM. les Notables, et véritablement je ne me rappelle rien qui mérite souvenir ou qui puisse faire honneur à leur assemblée, si ce n’est le discours qui fut adresse par M. de Bausset, Évêque d’Alais, à Madame Elisabeth de France, en lui remettant le cahier des états de Languedoc[1]. — « Madame y

  1. Louis-François de Bausset, ancien l’Évêque d’Alais et Cardinal de la Sainte-Église Romaine. C’est à cet illustre écrivain