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SOUVENIRS

d’armes, eut l’obligeance d’examiner les papiers de leur famille, que l’on avait eu la charité de retirer de chez un procureur qui les retenait en nantissement d’une somme de deux à trois mille livres, à lui due par la succession de leur père. Il fut prouvé que cette famille tirait son origine d’un Charles de Valois, Baron de Saint-Remy, lequel était fils naturel de Charles IX. Il y avait eu successivement dans leur ascendance une suite de prodigues et d’insensés qui s’étaient laissé réduire à l’aumône ; mais, comme la Baronnie de Saint-Remy leur était substituée à perpétuité de filiation masculine, il y aurait eu de la ressource avec toute autre personne que leur père lequel était un joueur, un escroc et un dénaturé.

L’Archevêque de Paris (M. de Beaumont) avait répondu de trente-six mille livres qu’il fallait de prime-abord à ce M. de Saint-Remy pour opérer la libération de sa terre ; mais, quand M. l’Archevêque apprit qu’il ne s’en était servi que pour emprunter justement la même somme, et qu’il avait été la dissiper sans avoir eu l’air de songer à l’arrangement de ses affaires il ne voulut plus entendre parler de ce débauché. On a supposé qu’il était parent de MM. de Beaumont, et ceci n’est pas vrai. Certaines personnes ont prétendu que M. l’Archevêque n’aurait pas dû l’abandonner à son malheureux sort ; et voyez la bette exigence de ces bonnes âmes M. l’Archevêque avait un peu plus de cinq cent mille livres de rente, tant par les biens territoriaux et les droits féodaux de son siége que par ceux des abbayes qu’il possédait en commande. Il en préle-