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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

quand elle vit que j’accueillais cette supposition chimérique avec un air de froideur impassible et peut-être un air de hauteur incrédule, elle en prit une physionomie de haine en révolte et d’orgueil blessé que je n’oublierai jamais ! Je l’éconduisis discrètement et même assez poliment, ce me semble ; mais je dis à son oncle Dupont que Mme de la Plattière se moquait du monde, que son mari était descendu de trop haut lieu pour avoir besoin d’être anobli, et qu’il n’avait qu’à déposer ses preuves au bureau de M. Chérin.

Je passai quelques années sans avoir à m’occuper du ménage Roland. M. de Breteuil, alors ministre de la maison du roi, me dit seulement qu’il était persécuté pour eux par un déluge de recommandations des Montazet, des Marnézia, des Gain de Linars et des autres Comtes de Lyon ; car Mme Roland, qui ne manquait pas d’intrigue, avait trouvé moyen de faire manœuvrer en faveur de son mari l’Archevêque de Lyon et tous ses chanoines de Saint-Jean. M. de Breteuil fit répondre que le meilleur

    Père Anselme, ouvrage dont elle parle toujours comme du recueil généalogique qui mérite le plus de confiance. Imbert de la Plattière, Maréchal de France sous le règne de Charles IX, et son ambassadeur auprès de l’empereur Maximilien, était Seigneur de Bourdillon, mais son nom patronymoque était de la Plattière. Il est mort en 1567, sans postérité de ses deux femmes Claude de Damas et Françoise de Birague, fille du Chancelier de ce nom. Il est assez singulier qu’on ait au besoin de compulser et de citer le Dictionnaire des Grands Officiers de la Couronne de France, à propos d’une prétention aristocratique de Mme Roland.

    (Note de l’Éditeur.)