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SOUVENIRS

Jeanne-Antoinette Poisson, Duchesse à brevet, Grande d’Espagne, et Dame du Palais de la Reine, Marquise de Pompadour en Limousin, Comtesse de Ménars en Blaisois, Baronne de Bret et Première Baronne de cette province en ladite qualité, Dame Châtelaine et Haute-Justicière de Malvoisin, de Saint-Cyr-la-Roche, de la Rivière-Saint-Elve et autres lieux au comté de Limoges, Dame de Malorges en Thimerais, Saint-Ouen-sur-Seine et autres lieux, Épouse séparée quant aux biens de Noble Seigneur, Messire Charles-Guillaume Le Normand, Seigneur d’Étioles et de la barronnie de Tournehem, Conseiller du Roi, Chevalier d’honneur au Présidial de Blois sur preuves de noblesse, ancien Receveur général des finances de S. M., etc. »

Pour ne pas avoir l’air de jouter en titulature avec la femme de M. Le Normand d’Étioles, j’avais ordonné qu’on eût soin de ne marquer dans ce contrat aucune autre de mes qualifications que celle de Marquise Douairière de Créquy. Mme de Pompadour en fut plus mortifiée que je ne le saurais dire. J’avais cru n’agir qu’avec dignité, j’ignorais que ce fût un procédé de la plus cruelle insolence, et quand on m’en fit révélation, j’en fus chagriné à l’excès.

Après avoir esquissé le portrait des Mme de Pompadour (en buste et de profil s’entend), il me reste à vous parler de son estimable et bien aimable frère, Abel Poisson, Marquis de Vandières et de Marigny, Ordonnateur-général des batimens de la couronne et Secrétaire-Officier de l’ordre du Saint-Esprit. Il avait été le plus beau jeune homme du monde ; il était devenu l’amateur le plus studieux, le juge le