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SOUVENIRS

Grève qui était son confesseur, et qui lui remettrait la valeur des 200 mille livres en rentes sur l’Hôtel-de-Ville ou sur le clergé, comme on voudrait ;

2o Que le jeune homme en question n’aurait aucune connaissance de son entremise ou son intervention dans cette affaire du fidéi-commis, non plus que dans la délivrance du legs ;

3o Qu’elle consentait à lui remettre les titres de rente en main propre, après la mort de M. le Vidame et de sa part, ainsi qu’il le désirait, mais à condition que ce serait en présence du Curé, soit au presbytère de Saint-Jean soit dans tout autre lieu dont on conviendrait et où elle aurait soin de le faire mander, sans qu’il pût savoir qu’elle était Mme d’Egmont.

On voit que cette pauvre Comtesse ne négligea nulle précaution pour n’avoir aucunes relations superflues avec le jeune Séverin, et s’il en arriva tout autrement, on pourra dire au moins que ce ne fut pas de sa faute.

Le Vidame de Poitiers mourut cinq ou six jours après, et la Reine de Portugal était morte cinq à six semaines auparavant, ce qui fait qu’il y eut pour elle un catafalque à Notre-Dame. Je me trouvai dans l’obligation d’y fonctionner à la suite de Mesdames, Filles du Roi, bien qu’assurément je n’eusse aucune espèce de charge à la cour de Louis XV, et, soit dit sans trop de fierté, Dieu merci !

Comme il était question de fiancer Madame Adélaïde avec le Prince du Brésil, héritier de la petite couronne de Portugal, ce qui ne plaisait guère à cette fille de France, on avait trouvé con-