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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

de la maison d’Auvergne ou de celle de Créquy ! Mais nous sommes trop sottement chicanés sur la noblesse pour aller nous allier à des gens de robe. — Mais je vous dis qu’ils s’aiment, ils s’adorent ! — Eh ! jarni, ma commère ! ils se trouveront dans le monde, et je n’ai pas l’envie de faire de Mademoiselle de Richelieu une religieuse du Paraclet. On n’y put rien gagner, et Septimanie fut mariée, malgré qu’elle en eût, avec le plus grand seigneur et le plus gros gentilhomme des Pays-bas[1].

L’aimable Comte de Gisors fut tué à l’armée, ce qui fit que le Roi Louis XV alla faire une visite de condoléance au Maréchal-Duc de Bellisle, son père, et c’était, disait celui-ci, la seule consolation qui pût triompher de son affliction paternelle. Ensuite il obtint la Grandesse d’Espagne avec un diplôme de Prince du Saint-Empire, et vous pouvez compter qu’il n’y paraissait plus. Ce Maréchal de Bellisle était certainement le plus égoïste et le plus vaniteux des humains[2] !

  1. Casimir-Auguste d’Egmont-Pignatelli, mort en 1786. Il avait eu pour première femme Blanche-Alphonsine de Saint-Séverin d’Aragon-Borgia-Guzman-Tolède et Cordoue, dont il n’avait eu que trois filles, mortes en bas âge. Ensuite il épousa Sophie-Louise-Armande-Septimanie de Vignerot du Plessis Richelieu, dont il n’a jamais eu d’enfans. C’était assurément le plus révérencieux, le plus silencieux et le plus ennuyeux mari de la terre.
    (Note de l’auteur.)
  2. Charles-Louis-Auguste Fouquet de Bellisle, Duc de Gisors, Marquis de Bellisle-en-Mer, Comte des Andelys et de Vernon, Vicomte de Melun, Baron de Vaux, etc., lequel était en outre Pair et Maréchal de France, Prince du Saint-Empire, Chevalier des ordres, et l’un des quarante de l’Académie française.