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BLOT



Guy-Joli a dit dans ses Mémoires après avoir parlé de l’un des plus sérieux épisodes de la Fronde : « On ne laissoit pourtant pas do se resjouir à Paris : il ne se passoit pas de jour qu’il ne se fit quelque chanson nouvelle contre le cardinal Mazarin, ia plupart fort spirituelles et de la façon de M. de Marigny. » Celles qui n’étaient pas de Marigny, avaient pour auteur le coupletier dont nous allons vous parler, Blot, baron de Chauvigny. Ce sont ses seules œuvres, c’est sa seule gloire.

Il était d’une bonne maison de l’Auvergne, et il jouait déjà un.certain rôle à Paris du temps de Richelieu, dont, avec Bautru et Boisrobert, il était un des amuseurs. Le cardinal n’aimait pas seulement son esprit, il paraît avoir eu conflance en son bon sens. Quand la mort du Père Joseph l’eût laissé sans conseiller, c’est, entre autres personnes, à Blot qu’il s’adressa pour lui trouver quelqu’un qui pût lui tenir lieu de l’éminence grise, et c’est de sa main qu’il prit certain pauvre cadet d’Église, à peine connu alors par quelques négociations assez habilement ménagées entre la France et le Piémont. Ce petit prêtre, devenu plus tard le cardinal Mazarin, oublia son passé misérable et Blot en même temps. Blot se vengea par des chansons. Personne ne se lança

  • La date de la naissance de ce poëte est incertaine, et ce n’est que par induction et d’une manière approximative que nous pouvons lui assigner sa place dans

HOtre recueil. Ses rapports avec le cardinal de Riciielieu nous autorisent à supposer qu’il était, à l’époque où éclata la Fronde (1647), dans toute la force de l’âge ; en d’autres termes, qu’il naquit vers 1610. (Note de l’éditeur.)