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DIX-SEPTIÈME SIECLE






MALHERBE


1555 — 1628



Enfin Malherbe vint, et le premier en France
Fit sentir dans les vers une juste cadence.
..
Par ce sage écrivain la langue réparée
N’offrit plus rien de rude à l’oreille épurée.
Les stances avec grâce apprirent à tomber.
..
Tout reconnut ses lois

Oui, Boileau a raison : Malherbe enfin fit entendre à la France de vrais accents lyriques ; mais peut-être devons-nous l’admirer moins encore comme poëte (malgré tant de beaux vers ! ) que comme législateur et réformateur do la langue. C’est à ce point de vue principalement que son rôle est curieux et nous offre un spectacle vraiment héroïque.

Jamais homme en effet ne déploya une telle énergie, une telle intrépidité pour épurer, choisir, observer à la loupe tous les mots d’une langue.

1 Nous avons pris l’ordre chronologique pour règle dans le classement de nos notices, mais nous n’avons pas cru devoir omettre la division par siècles littéraires, que l’usage et la logique ont consacrée. Or, la critique est ici en désaccord avec l’Art de vérifier les dates. Pour elle, un écrivain n’appartient pas au siècle où il est né, mais à celui qu’il a illustré par ses écrits. Ainsi, Malherbe ouvre le xviie siècle qui relève de lui, en poésie, comme le xviiie relève de Voltaire, et le xixe de M. de Lamartine. (Noie de l’Éditeur.)