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côtés secrets de sa vie. Elle eut, sans nul doute, une influence funeste sur la vie de son amant, par les soucis constants et de toute sorte qu’elle lui donna, par les empêchements incessants qu’elle mit à son travail régulier, dans un temps où il était en pleine veine de production [1].

    sur un banc. » (Philippe Berthelot, Louis Ménard, Revue de Paris, Ier juin 1901.)
    À conférer des documents aussi contradictoires, et où Baudelaire est opposé à lui-même, le lecteur se souviendra de la note pénétrante où M. Le Vavasseur peint si bien, dès 1838-39, le caractère de son ami : Baudelaire « se tourmentait l’esprit pour se moquer de son cœur ».

  1. Le prince Alexandre Ourousof, dans ses Commentaires des Fleurs du mal (Le tombeau de Charles Baudelaire, Bibliothèque artistique et littéraire, 1896), a tenté de grouper les Fleurs en Cycles de Jeanne Duval, de Mariette, de la femme aux yeux verts.
    Le Cycle de Jeanne Duval comprendrait : Les Bijoux (V. les Epaves), Parfum exotique, La Chevelure, Je t’adore à l'égal de la voûte nocturne, Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle, Sed non satiata, Avec ses vêtements ondoyants et nacrés, Le serpent qui danse, Le Vampire, le Léthé (V. les Epaves), Remords Posthume, Le Chat (XXV), le Balcon, Je te donne ces vers afin si mon nom, Duellum, Un fantôme, Chanson d’après-midi.
    Bien qu’aucun document ne l’autorise en toute certitude, ce groupement me paraît parfaitement justifié. Mais pour ma part je rangerais encore, parmi les pièces écrites pour Jeanne ou sous son influence : Une nuit que j'étais près d’une affreuse juive (auprès de Sarah, Baudelaire pense à Jeanne qui, fort coquette et aimant ailleurs, se fait désirer) ; Le beau navire (M. Ourousof écarte cette pièce parce qu’il y est question d’une « gorge triomphante », tandis que, dans Les Bijoux, Jeanne a le buste d’un imberbe.