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deux mots. Un autre jour, vous en aurez quatre ; mais, aujourd’hui, je suis à califourchon sur un éclair.

» Qu’il brille pour vous ! Vos vers sont magnifiques. Les trois pièces i , — de votre inspiration la plus enragée, o ivrogne d’ennui, d’opium et de blasphèmes !

» De plus, le Voyage est d’un élan lyrique, d’une ouverture d’ailes d’Albatros que je ne vous connaissais pas, crapule de génie ! Je vous sà\ais (sic), en poésie, une sacrée vipère dégorgeant le venin sur les gorges des gouges et des garces., dans votre ennui de vieux : braguard désespéré. Mais voilà que les ailes (^’/c)ont poussé à la vipère, et qu’elle monte de Nuée en Nuée, monstre superbe, pour darder son poison jusque dans les yeux du soleil… Arrêtons —nous, hein ?… En voilà suffisamment sur votre éloge. Je ne yeux pas vous faire aller à quatre pattes sur la cote de Moniteur, more Ferarum, Nabuchodonosor du Diable ! Que penseraient les jeunes filles de la cote, si elles vous rencontraient dans cette indécente situation ?

» .Mon cher ami, quand reviendrez-vous ? Quand pourrons-nous pa>>n quelques bons moments ensemble ? Etes-vous pour longtemps, là-bas ?… Quelles sottes questions vous me faites faire, puisque vous me parlez de tout, excepté de votre retour et de la durée de votre éloignement ’} Répondez donc à cela, c’est là ce qui m’importe ! M’ nc Cousinet m’a demandé de vos nouvelles, l’autre jour, et voudrait vous revoir. Un (i) L’Albatros, le Voyage, Sis ina, qui devaient paraître dans la Revue française , n" du 10 avril 1859.