Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/356

Cette page n’a pas encore été corrigée

» Bohême ! Il l’est. Xc l’ai-jcpas dit, d’ailleurs, avec cette expression, dans l’article même du Pays qui ne vous a pas contrarié ? Il est bohème, et, de tous les littérateurs dignes de ce nom, il est le plus fort, le plus poète, le plus grand, à sa manière ; et voilà pourquoi, à mes a eux, il en est le Roi.

» Bohème ! Si vous lisiez mes articles du Réveil, qu l ont une unité sous leur variété apparente, vous sauriez ce que je mets sous ce mot : — l’individualité, l’absence de principes sociaux, etc., etc.

» D’ailleurs, je n’emprunte pas plus ce terme au vocabulaire de Yeuillot qu’au vôtre. C’est un mot frappé depuis longtemps, et qui circule. Je l’ai pris, parce qu’il dit bien ce qu’il veut dire ; vous vous en nommez vous-mêmes. La Sainte Bohême, — a dit votre ami, M. Théodore de Banville.

» Mon ami, calmez-vous. L’article du Réveil n’est pas, d’ailleurs, fait de manière à diminuer l’importance de Poe et votre publication. Au contraire. Il ne vous lésera pas dans vos intérêts de traducteur. J’y montre même des entrailles pour votre homme de génie, tout en le condamnant ; car, vous savez si j’aime l’esprit.

» N’est-ce pas pour cela que je vous aime ? »

r*.

Paris, 4 février i85c). Pluie fine.

Temps gris, et à se griser. Rue Rousselet, une laide rousse, 29. « Chère horreur de ma vie, je ne vous écris que