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J’en aurais long à conter sur Baudelaire, bien que j’aie écrit sa vie.

Dans cette biographie écrite pour ainsi dire au lendemain de la mort, je me suis soigneusement gardé de l’anecdote, ne voulant pas servir de pâture aux petits journaux. Je voulais autant que possible donner le ton aux premiers articles, et que ce ton fût celui du respect et de la discrétion. Je n’ai donc fait, ainsi que je l’ai dit, que la biographie d’un talent et d’un esprit. Parmi mes souvenirs familiers, il en est cependant qui aident à juger l’homme et qui projettent la lumière sur sa vie. C’est peut-être le lieu de les grouper ici. Je vais suivre l’ordre de la biographie imprimée.

J’ai vu Baudelaire pour la première fois au Louvre, lors de l’exposition de i8/[5, en compagnie d’Emile Deroy qui nous présenta l’un à l’autre. Il faisait un salon, moi aussi ; nous nous promenâmes ensemble dans les galeries. Il avait le costume noir qu’il a longtemps porté : le gilet très long, l’habit à queue de