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Poulfet-Malassis qui lui répondit, le lendemain (1) : Bruxelles, lundi 9 avril 1866. » Mon cher Troubat,

» Voici, en peu de mots, la vérité sur la maladie de Baudelaire.

» Depuis six mois, tout l’ensemble du système nerveux était, chez lui, fort compromis. Il a négligé de tenir compte de symptômes et d’avertissements graves, et contre l’avis des médecins et les prières de ses amis, a continué à user et abuser d’excitants. Sa volonté était si faible, à cet égard, contre ses habitudes, qu’on ne mettait plus d’eau-de-vie sur la table, chez moi, pour qu’il n’en but pas. Autrement son désir était irrésistible.

» Il y a quinze jours, — dix-huit jours, — il a dû s’aliter. Vertiges, ataraxie du côté droit, bras et jambes (2).

de le seconder auprès de MM. Garnier, en le patronnant de sa haute recommandation, il lui répond : « J’ai dit ce qu’il fallait sur votre talent et sur votre distinction, etc. » (Correspondance, t. II, p. 23. Lettre du 4 septembre i8G5.) — Quelques mois plus tard, écrivant à M. A. Lemerre, au sujet des poètes de la pléiade du xvi 9 siècle, que cet éditeur publiait, Sainte-Beuve glisse, à la fin de sa lettre, ces deux lignes en faveur de son protégé : — « P. S. N’oubliez pas, de loin, notre bon ami Baudelaire, un poète de la pléiade aussi. » (Correspondance, t. II, p. 54Lettre du 24 janvier 1866.)

(1) Cette lettre, inédite jusqu’ici, étant le document le plus complet et le plus authentique que nous ayons sur les origines et la marche de la maladie, je n’hésite pas à la citer tout entière. / (2) Une chronique du Figaro (numéro du 22 avril 1866), sous la signature « Marquis de Villemer », (Charles Yriarte) donne sur les prodromes de la maladie des détails que je n’ai trouvés que là, mais qui doivent être exacts, car l’auteur de l’article avait à Bruxelles, pour correspondant, un journaliste lié avec les amis du poète : « Les